Description du projet
Louise A. Depaume
PÉTRICHOR
Au commencement était l’orage, ses nuages noirs intenses dans un ciel d’apocalypse.
C’est un jour brulant d’été. Et puis, la brise se lève, et soulève les crinières des arbres encore verts et fiers.
Soudain dans le sous-bois, on entend les feuilles brunies crépiter sur le sol après une, deux, trois, des milliers de gouttes qui s’abattent sur elles.
L’averse plonge sur nous. Les cheveux ruisselants, les lèvres mouillées, et la peau, pierre de nos corps, respire l’humus à nos pieds. C’est le sang des dieux qui nous traverse, la fragrance musquée des souvenirs enfouis qui émane de la terre mère.
Le vent s’agite et fait danser les oiseaux bas dans les cieux.
Le pétrichor, instant suspendu aux racines d’un parfum primaire et ancestral.
Bientôt la pluie se tait. Les rochers huileux scintillent d’étoiles éphémères et encore, nous sentons les éléments se rappeler à nous : êtres d’un tout, fragiles et impuissants mais vivants de mémoire.
Louise A. Depaume
D’abord poète, Louise A. Depaume s’est dirigée vers la photographie comme exutoire, à l’âge de 16 ans.
Souvent dans l’introspection, elle cherche des réponses à ce qui l’entoure, une certaine vérité au travers d’autoportraits parfois impudiques mais toujours avec la douceur qui la caractérise.
Dans son travail, l’angoisse perpétuelle du temps qui passe la pousse à ses 30 ans à opérer une transition entre l’enfance et le passage à l’âge adulte, s’interrogeant notamment sur la maternité. Elle explore toutes les techniques photographiques comme le cyanotype et privilégie l’argentique afin de maîtriser l’ensemble du processus par elle-même.