Description du projet
Les sœurs Chevalme
& Émilie Guitard
Les sœurs Chevalme, Delphine et Élodie, sont sœurs et jumelles. Depuis plus de dix ans, elles développent une pratique personnelle à deux à travers différents média – photographie, vidéo, sérigraphie ou gravure sur bois –, et mènent un ensemble de séries dont la thématique générale est l’identité. Elles la racontent au pluriel, comme le fruit de l’Histoire : un ensemble complexe qui ne cesse de se déplacer, de migrer, de s’enrichir, de s’acoquiner et d’absorber. Cette problématique leur est pleinement intrinsèque : elles sont deux personnes et souvent perçues comme une.
Émilie Guitard est anthropologue et chargée de recherche au CNRS. Depuis plus de dix ans, elle travaille sur les rapports à l’environnement dans plusieurs villes d’Afrique sub-saharienne, pour comprendre comment les citadins et les pouvoirs publics le perçoivent et interagissent avec ses éléments au quotidien. La collaboration avec des artistes telles que les sœurs Chevalme lui permet de rendre compte sur un mode poétique d’autres dimensions des relations à la nature en ville, de l’ordre du sensible ou de l’attachement.
Exposition
Du 09 au 20 décembre, à la LIBRAIRIE l’arbre à lettres
de 10h00 à 20h00, sauf le dimanche 15 décembre de 14h00 à 19h00
En septembre 2017, les sœurs Chevalme séjournent durant un mois et demi dans la ville d’Ibadan, au Nigeria, à l’invitation de l’anthropologue Émilie Guitard. Celle-ci y étudie les rapports des citadins et des autorités aux arbres du centre historique de la ville.
L’exposition est le fruit de cette collaboration sur le terrain entre la chercheuse et les artistes. Sur une quinzaine d’espaces publics marqués par la présence d’arbres, Émilie Guitard et les sœurs Chevalme ont travaillé conjointement. En plein jour d’abord, pendant que l’anthropologue et son assistant, Adedeji Adebayo, observent ce qui se passe sur les lieux et échangent avec les habitants, les artistes dessinent les arbres et ce qui se déploie sous leur ombrage. L’équipe revient ensuite sur les lieux à la nuit tombée. Vêtues de noir et armées de lampes torches, les sœurs Chevalme réalisent des photographies en pose B sur pied pour mieux capter les arbres et leurs riverains à la lueur des faisceaux de leurs lampes. Propice à l’imaginaire et à la dissimulation, la nuit dramatise les actions et crée de nouveaux espaces alternatifs. La nuit, une autre vie semble possible, les rôles s’inversent et l’espace traduit une autre réalité…
Nous suivre