Rencontre avec Diego Ranz, artiste « Couleur 100 »

Diego RanzAKATOMBOY est un solo né de la rencontre entre la danse et la percussion. Batterie humaine, homme-orchestre, le danseur joue de son corps comme d’un instrument de musique, retravaillant en live les sons de ses pieds, de son tambour, de sa voix et les faisant jouer ensemble. Rencontre.

Pourriez-vous nous présenter votre projet et ses enjeux artistiques au sein du Festival 12×12 ?
Je présenterai un extrait du spectacle AKATOMBOY, solo chorégraphique né de la rencontre entre la danse et les percussions.
Le point de départ de mon travail est le Flamenco, technique autour de laquelle j’ai développé une recherche plus vaste sur le rythme, notamment à travers la réinvention chorégraphique d’instruments de percussions.
J’utilise dans ma danse des instruments ayant des propriétés rythmique et visuelles que je détourne de leur usage traditionnel. J’emploie également des machines électroniques avec lesquelles je transforme en direct le son de mes pieds, de mon tambour, de ma voix, et construis des boucles sur lesquelles je danse. Le Flamenco contient l’idée d’un corps à la fois chorégraphique et musical. En jouant de mon corps comme d’un instrument de musique, je concilie ces deux identités: celles de danseur et de musicien.
Combien de temps vous avez mis pour réaliser votre oeuvre et dans quelles conditions?
Après douze années de collaboration avec la chorégraphe Ana Yerno, j’ai choisi de m’installer à Berlin pour entamer le travail sur une première création chorégraphique. Durant deux ans j’ai développé les premiers axes de mon projet, choisi mes instruments acoustiques et exploré les outils électroniques. C’est à ce moment également que j’ai composé la majeure partie de la musique du spectacle.
De retour à Paris, j’ai consacré les deux années suivantes à la création chorégraphique et à ses répétitions. C’est dans le sud de l’Espagne que ce travail s’est achevé à la suite d’une résidence de 2 mois partagée entre l’espace du studio et celui des déserts andalous.
AKATOMBOY a été depuis régulièrement retravaillé à l’occasion de ses programmations à Paris, en Belgique, au Klap à Marseille et récemment à l’Etoile du Nord.
Quel a été le déclic chez vous pour devenir artiste ?
Il s’agit moins d’un déclic que d’un long processus de réappropriation.
J’ai débuté ma pratique du Flamenco à 4 ans, un âge où la question du choix ne se posait pas. Le Flamenco n’était pas alors une discipline, en tant que telle, qui m’intéressait ou qui me ressemblait; elle ne l’est pas davantage aujourd’hui.
Progressivement, des rencontres et des collaborations décisives avec des artistes venant d’horizons divers m’ont permis d’ouvrir ma pratique à l’exploration de techniques, hors des frontières du Flamenco. C’est à cette période que j’ai pu identifier le point de rencontre fondamental entre cette danse et mes préoccupations: le rythme, avant toute chose.
J’ai alors choisi d’aborder le Flamenco comme une simple technique, d’en extraire le noyau rythmique hors des codes et des règles qui le régissent au service de mes propres obsessions.
Représentation d’AKATOMBOY (danse/percussion) le vendredi 18 décembre, de 21h à 21h35 à l’Espace Reuilly, 21, rue Hénard, 75012 Paris, Accès M° 8 Montgallet, Dugommier, Daumesnil (M°6) / Bus 46/29

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