Crédits photo – Éric Fourmestraux
Pourriez-vous nous présenter votre projet et ses enjeux artistiques au sein du Festival 12×12?
Le spectacle Un instant entre deux instants qui sera présenté le 18 décembre prochain est le quatrième volet d’un ensemble chorégraphique intitulé « Seuil », inspiré de la Divine Comédie de Dante Alighieri qui a débuté par un Préambule présenté en août 2006 à Rocelletta di Borgia en Calabre.
Depuis 1999 je travaille à la réalisation d’une œuvre chorégraphique et transmedia inspirée du poème de Dante. D’une part Seuil (ensemble chorégraphique de 10 pièces) et d’autre part un film : Le LA du Monde, qui consiste depuis 2006 à filmer dans le monde entier, des personnes de tous horizons, de toutes nationalités, en toutes les langues, lisant un extrait du poème.
Dans ce vaste projet, chaque étape de réalisation est capitale pour mettre en relief ce texte universel et fondateur de notre culture occidentale.
La programmation dans le cadre du Festival 12X12 offre la possibilité sur une scène parisienne de poursuivre le travail de création initié et présenté à Ravenna à deux pas de la Tombe de Dante le 24 juin 2015 dans le cadre de Ravenna Festival pour célébrer les 750 ans de la naissance du Poète italien.
Combien de temps vous avez mis pour réaliser votre œuvre et dans quelles conditions?
Un spectacle a une vie, une forme qui lui est propre. Le porter à terme implique de se laisser travailler, traverser par tout ce qui le constituera.
Il a fallu du temps pour rassembler d’abord quelques moyens, ensuite l’équipe. Et après on tente de faire coïncider les exigences matérielles toujours plus réduites à une création exigeante.
J’ai la chance aujourd’hui de travailler avec des artistes inspirés …
Il est très difficile pour moi d’évaluer et de déterminer le temps de préparation effective d’une création car elle fait partie d’un ensemble ou tout avance depuis tant d’années de façon globale en résonance les unes avec les autres.
Quand en 1999, j’ouvrais la Comédie, je ne pouvais pas imaginer ni comprendre alors, que le monde entier s’ouvrait à moi. Il faut pour ça une vie !
Quel a été le déclic chez vous pour devenir artiste ?
Très tôt, j’ai été initiée à la musique; beaucoup d’artistes fréquentaient notre cercle familial. Cela a été pour moi plutôt une succession de déclics. Le premier, sans doute, fut celui de ma mère chanteuse. Mais je revois clairement les mains du musicien de jazz sur mon piano, celles de Philippe Duchemin qui m’a ouvert la voie …
Il m’aura fallu néanmoins quelques années et surtout deux enfants pour voir ma véritable nature revenir au galop…
Depuis à l’écoute de mes intuitions, je suis la petite lumière qui fait vibrer mon cœur.
